Bio
Gabrielle Lajoie-Bergeron est originaire de La Malbaie, Québec, Canade. Elle vit et travaille entre Charlevoix et Baltimore. Elle est détentrice d’une maitrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2014) et récipiendaire de nombreux prix et bourses, dont la bourse Plein sud (2016). Son travail a été présenté au Canada, en Europe, en Argentine, en Afrique et aux États-Unis. Au Québec, sa production a été entre autres diffusée à La Centrale Galerie Powerhouse (2015), au centre les Territoire (2015), à L’Écart (2015-2016 / collectif Filles Debouttes !), au centre d’artistes Est-Nord-Est (2016). En 2016 et 2017, ses œuvres ont été présentées dans le réseau des maisons de la culture de l’île de Montréal (programme CAM en tournée initié par B-312), ainsi qu’au centre Plein sud (soutenu par le Conseil des arts du Canada), à la Galerie Laroche-Joncas (commissaire : Christian Messier) et aux 8e Jeux de la Francophonie 2017 (Abijdan, Côte d’Ivoire / délégation CALQ : volet peinture). En 2018-2020, était de la programmation du centre Residencia Corazon (Argentine / soutenu par le CALQ, le CAC et le ministère argentin de la culture), du Musée il Torrione (Italie), de la Foire d’art actuel de Québec, au 36e Symposium d’art contemporain de Baie-St-Paul. ainsi que le Palazzo dell’arte di Napoli (Italie), les ateliers Jean-Brillant (Montréal) la Galerie YellowFish Art (Montréal), l’Institut d’art contemporain de Baltimore et de la Galerie B-312. En 2021-22, son travail sera présenté à l’Œil de Poisson, au centre culturel de La Malbaie ainsi qu’en résidence d’artistes au centre SPACES (Ohio, USA). À titre de commissaire, Lajoie-Bergeron a présenté l’exposition Petites Bouchées Hybrides (avec Alice Longpré Québec, 2011), Insubordonnées – Cette exposition (n’)est (pas) pour cœurs sensible (La Malbaie, 2014), Paysage actuels – Wilderness Explorations (avec Paul Brunet, Québec, 2014). Co-fondatrice du Centre Pigment Sauvage – Art & Residencies, (Baltimore) elle a présenté à titre de commissaire le projet La Track/The Track en 2019-20 conjointement à Montréal(B-312) et à Baltimore(ICA). En 2020, elle était finaliste pour les prix Sondheim, Bethesda Painting et Trawick Prize.
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Gabrielle Lajoie-Bergeron is from La Malbaie, Quebec, Canada. She lives and works between Charlevoix and Baltimore. She has a graduate’s degree in visual and media arts from Université du Québec à Montréal (2014) and was granted numerous awards and grants, including the Plein Sud grant (2016). Her work has been exhibited in Canada, Europe, Argentina, Africa and USA. In Quebec, her production was presented at the Centrale Galerie Powerhouse (2015), the Les Territoires Center (2015), L’Écart (2015-16 / Filles Debouttes ! Collective (with Isabelle Guimond and Christine Major) and the Est-Nord-Est artist center (2016). In 2016 and 2017, her work was showcased in several of Montreal’s cultural centers (CAM tour program via B-312), as well as the Plein Sud Center (supported by the Canada Council for Arts), the Laroche-Joncas Gallery (curator: Christian Messier) and the 8th Francophonie Games (Abidjan, Ivory Coast / CALQ delegation: painting branch). In 2018-2020, she was part of the programs of Residencia Corazon (Argentina / supported by both CALQ, CCA and the Argentinian Art Council), Il Torrione Museum (Italy), Quebec City’s Foire en art actuel, the 36th Contemporary Art Symposium of Baie-St-Paul, Palazzo dell’arte di Napoli (Italy), the Jean Brillant Spaces (Montreal), the Gallery YellowFish Art (Montreal), the ICA – Baltimore and the B-312 artists-run center. In 2021-22, her work will be presented at the Œil de Poisson, at the La Malbaie Cultural Center as well as in artist residency at the SPACES center (Ohio, USA). Lajoie-Bergeron has been curator for exhibitions such as Petites Bouchées Hybrides (Quebec City, 2011), Insubordonnées – Cette exposition (n’)est (pas) pour cœurs sensibles (La Malbaie, 2014) and Paysage actuel – Wilderness Explorations (with Paul Brunet, Quebec City, 2014). Co-founder of the Center Pigment Sauvage - Art & Residencies, (Baltimore) she curated the La Track / The Track project in 2019-20 jointly in Montreal (B-312) and Baltimore (ICA). In 2020, she was a semifinalist for the Sondheim Prize, Bethesda Painting Prize and Trawick Prize.
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Démarche | Artist statement
Ma pratique interroge les mécanismes de construction des images et de l’histoire, leur reproduction, leur circulation ainsi que leur banalisation. Un grand pan de ma production porte sur l’histoire de l’art et la manière de « tout mettre ensemble ». C’est un besoin de réfléchir aux récits collectifs et individuels à travers une parole intergénérationnelle et multiculturelle. Par une approche féministe, mes explorations portent sur les notions de territoire – sauvage, intime, public – et d’appartenance – (s’)appartenir. Comment penser aujourd’hui la notion de conquête du territoire et son appropriation ? Comment y entrer, en sortir, le défoncer ? À travers des séries de peintures, dessins, petites sculptures, broderies, objets collectés ou offerts et bribes de textes, ma pratique remet en question les découpages et les interprétations du monde, du corps et de l’histoire – des petites et grandes histoires. L’ici et l’ailleurs, le centre et la périphérie, l’Histoire collective (oubliée, refoulée, occultée) et les histoires intimes se mêlent pour faire surgir un nouveau récit : réappropriations du corps, des histoires et du vécu. Je me laisse aller aux images qui m’habitent : c’est cette incorporation des voix des autres femmes qui permet la transfiguration des récits. À travers ces captures non fixes et ces récits non censurés, je circonscris un nouveau territoire que je donne à vivre esthétiquement. Travaillant les codes normatifs véhiculés à travers les archétypes de la figure féminine, je cherche à combler le vide laissé par l’Histoire, que celle-ci soit d’ordre féministe, politique, médiatique ou sociale. Je m’intéresse à la manière dont une même représentation peut à la fois être source de domination et d’émancipation. Par l’hybridation d’images et de textes de différentes sources, je me crée un nouveau champ de virtualités. Avec humour, excès et empathie, je tente de faire apparaître le moment d’un désastre intime
Marie-Ève Charron, à propos du mémoire-création et de l’exposition de fin de maitrise, 2014 « Dans ses toiles, Gabrielle Lajoie-Bergeron semble avoir décanté un répertoire d’images qui lui était familier, les animaux, et une imagerie puisée dans la culture de masse ; elle les a combinés au moyen d’un «collage» dont elle laisse encore pressentir les coupes. […] Le faire pictural apporte à cette iconographie relativement convenue tout son potentiel critique. Textures, surfaces mi-abstraites traitées sur la planéité du support, ruptures et discontinuités sur le plan du référent, empâtement et contrastes chromatiques, entre autres, contrarient la transparence de l’image et son ouverture sur des contenus sexuels, ou érotiques. Ce faisant, les toiles désamorcent le regard voyeur qui, selon le régime freudien, tire sa jouissance du fait de ne pas être vu. Le regard ne peut ainsi objectiver ce qu’il regarde – ne peut s’en détacher pour le dominer –, mais se voit vu en train de regarder. Il se voit même plongé dans la matière, car cette peinture réussit à ne plus être optique, mais aussi tactile, voire gustative. Paradoxalement, la peinture de Gabrielle Lajoie-Bergeron demeure séductrice, mais pour la corporalité qu’elle implique. […] Il y a une conjugaison équilibrée des effets picturaux et un usage fort à propos de la citation. Cela concourt à contrer la banalisation des images marchandisant le corps de la femme. » |
My practice questions the mechanisms used in the construction, reproduction, circulation and normalization of history and images. A broad segment of my work deals with the history of painting and the way in which everything is thrown together. There is a need to reflect on collective and individual narratives through intergenerational and multicultural dialogue. Taking a feminist approach, my explorations bear on the concepts of territory — wild, intimate, public — and belonging, to oneself and others. How should we think about the territorial conquest and appropriation today? How do we delve into them, extract ourselves from them and smash them? Through a series of paintings, drawings, small sculptures, embroideries, objects – found or given – and snippets of written texts, my practice calls into question our interpretations and segmentation of the world, of the body, of history – both in its smaller and larger stories. Here and there, center and fringes, collective history (forgotten, repressed, occulted) and personal history blend into a new tale: repossession of the body, of one’s life experiences. My work takes up the relationships between sex, power and animality. I indulge in the images within; this incorporation of other women’s voices allows for the transfiguration of all narratives. Through these non-fixed captures and uncensored stories, I am delineating a new territory, ripe for aesthetical life. Working with the standardizing codes conveyed in archetypes of the female figure, I attempt to fill the void left by images, be these feminist, political, media or social. I am looking for new words to fill the pages of history that were wiped out for their feminist, political or social content. I am interested in the way in which a single representation can be simultaneously a source of domination and emancipation. By blending images and texts from different sources, I create a new field of virtualities for myself. Through the hybridization of images and texts from different sources, I create a new field of potentials. Through humour, excess and empathy, I try to show the moments in which private catastrophes occur.
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